5 décembre 2014

Les chemins de Damas - Pierre Bordage

Éditeur : Le Livre de Poche
Date de sortie : 2007

Résumé :
Après la grande guerre contre les nations musulmanes, l’Europe est dominée par les mouvements évangéliques venus des États-Unis. Délocalisations, prolifération des milices et des bandes, misère et corruption généralisées: le vieux continent s’enfonce dans la crise. Divorcée, Jemma vit dans une résidence protégée au cœur de Paris. Un jour, sa fille disparaît, comme des milliers d’autres enfants avant elle. Désemparée, la jeune femme part à sa recherche aux côtés de l’énigmatique Luc, vers ce Moyen-Orient diabolisé, impénétrable…

Mon avis :
Troisième et dernier tome de la trilogie des Prophéties, je n'ai lu que celui-ci puisque visiblement il est possible de les lire indépendamment les uns des autres. A part le contexte du roman qui est peut-être expliqué dans les tomes 1 et 2 mais qui reste tout à fait compréhensible, je n'ai pas eu l'impression d'avoir manqué le début de l'histoire.
Pour ce qui est de l'histoire justement, le lecteur suit les aventures de Jemma, femme seule et divorcée dont la fille a disparu sans laisser de traces. Pour les autorités, ces "enlèvements" qui se multiplient sont sans doute le fait de Mafias et autres organisations criminelles dans le but d'alimenter les trafics. Mais pas pour Luc, journaliste, qui se présente au domicile de Jemma afin de lui faire part de sa théorie qui, quoiqu'un peu tirée par les cheveux, apporte à cette mère brisée un frêle espoir de retrouver sa fille. Elle décide donc d'abandonner sa vie et d'accompagner cet homme, ce parfait inconnu dans un périple qui doit les mener jusqu'au Moyen-Orient. De toute façon, dans cette société détruite elle n'a plus rien à perdre.
Bordage parsème son récit de tranches de vie , des chapitres consacrés à des personnages qu'on ne connaît pas et que l'on ne reverra plus par la suite et qui aident le lecteur à se faire une idée précise de la difficulté à vivre dans cette Europe d'après-guerre.
Une très bonne lecture pour moi, et je lirai volontiers les autres livres de la trilogie. La vision du monde que nous propose Bordage fait presque peur dans la mesure où elle pourrait aisément se rapprocher du contexte actuel. Je suis définitivement conquise par l'écriture de cet auteur et je vais peut-être le classer dans les valeurs sûres, même si ce livre n'est pas un coup de coeur,

26 novembre 2014

Guin Saga, 4. Le prisonnier des Lagons - Kaoru Kurimoto

Éditeur : Fleuve Noir
Date de sortie : 2007

Résumé :
Quatrième volume de la série Guin Saga, une épopée de Fantasy japonaise devenue un véritable phénomène au Japon. Entrez dans l'univers étrange et magique du guerrier à tête de léopard, un monde d'aventures fantastiques !
L'armée mongaule est terrassée après la bataille éclair qu'elle vient de perdre contre les Sem et le guerrier léopard à leur tête. Guin sait que le petit peuple singe ne pourra pas lutter plus longtemps seul et part chercher de l'aide chez les géants lagons. Mais il devra traverser un désert semé d'embûches : tempête de sable, loups affamés. Quand enfin Guin parvient à trouver les Lagons, ils le prennent pour un esprit mauvais et le font prisonnier ! Le temps presse, les Sem sont si vulnérables... Leur espion chez les Mongauls est leur seul atout.
Les aventures du guerrier à tête de léopard se poursuivent sur un rythme effréné. Dans ce quatrième épisode, on découvre de nouvelles créatures et les batailles s'enchaînent. Guin va-t-il retrouver la mémoire et, surtout, sauver une fois pour toutes ses amis des griffes mongaules ?

Mon avis :
Avant dernier tome de la saga disponible en français, et dans la mesure où je ne pense pas pouvoir trouver le tome 5 à un prix raisonnable sous peu, je vais rester sur ma faim...Et c'est dommage, parce-que même si cette saga reste dans l'archétype de base de la littérature Fantasy, je trouve qu'elle s'affine au fur et à mesure des tomes (il y a en 126, alors les derniers doivent être fantastiques!).
Dans ce livre, l'armée Mongaule tente toujours d'envahir le désert de Nociphère et d'éradiquer le peuple Sem, qui résiste tant bien que mal, aidé de Guin, et malgré un effectif réduit. Sentant que la stratégie employée jusque-là a ses limites, l'homme à tête de tigre décide de partir à la recherche des Lagons, peuples légendaire de Nociphère, qu'il espère rallier à sa cause.
Pendant ce temps, la lutte des Sems continue, et je dois dire que les scènes de combat dans ce tome sont particulièrement violentes, on en vient même à prendre en pitié cette armée peu équipée et formée pour ce genre de guerre, dans un environnement plus qu'hostile.
Hormis la "vision" que délivre Linda et qui aidera bien Guin, les jumeaux sont quasi absents, et on ne s'en plaint pas trop, d'autant plus que pour l'instant, ils ne tiennent pas une place de premier plan, mais nous ne sommes qu'au tout début de l'histoire.
En résumé, une lecture agréable et rapide, qui nous plonge encore dans le monde étrange de Nociphère et de sa faune meurtrière aux côtés de cet étrange personnage qu'est Guin. Je trouve ce tome bien meilleur, même si l'écriture reste assez simpliste et dans les clichés de la Fantasy.

9 novembre 2014

Challenge - l'Imaginaire des Cinq Continents


CHALLENGE AVEC LE BLOG D'ANATERYA





Première participation à un challenge lecture, et ce que j'apprécie avec celui-ci, c'est qu'il est illimité, je peux donc prendre mon temps pour lire et choisir. J'aimerais pouvoir trouver un auteur pour tous les pays, on verra si c'est possible.
Ce challenge est tourné vers les lectures de l'imaginaire, c'est également un point qui m'a décidé puisque c'est mon domaine de prédilection. Enfin, c'est un challenge que je voulais me lancer à moi-même depuis longtemps, du coup, c'est plus intéressant d'y participer avec d'autres blogueurs et de piocher des idées et suggestions d'auteurs, et de lire les avis.

Anaterya organise cet événement depuis son blog "Un Océan de Pages", en voici les grandes lignes si vous êtes partant pour y participer:

Étant donné que je lis principalement des lectures de l'imaginaire, et que j'aime explorer de nouveaux territoires, je vous propose un challenge associant ces deux idées : lire des livres du domaine de l'imaginaire écrits par des auteurs du plus grand nombre de pays possible. Par « livres du domaine de l'imaginaire », j'entends la science fiction, la fantasy, le fantastique et leurs sous-genres, mais également les contes et légendes. Je pense que cela offre un panel suffisamment large pour que chacun y trouve son compte et puisse découvrir le maximum de cultures par le biais de l'imaginaire.
Je ne mets aucune date limite pour la fin de ce challenge, ni de titres associés à des paliers. Les romans sont acceptés, ainsi que les nouvelles, mais aussi les BD, comics et manga. Prenez votre temps et faites vous plaisir !
Je n'ai pas encore décidé quels auteurs je lirai prochainement, mais j'essaierai de lister mon avancement au fur et à mesure!

Je commence petit à petit à rassembler les livres qui feront partie de ce challenge, à savoir que j'ai déjà lu quelques livres d'auteurs de différentes nationalités, et que je ne relirai donc pas par exemple un auteur polonais, ou japonais.

A Lire:
- Chibundu Onuzo - La fille du roi Araignée 

Déjà lu:
- Markus Heitz - Les Nains  (Allemagne)
- Isabel Allende - La maison aux esprits (Chili)
- Johanna Sinisalo - Jamais avant le coucher du soleil (Finlande)
- Oscar Wilde - Le portrait de Dorian Gray (Irlande)
- Dino Buzzati - La fameuse invasion de la Sicile par les Ours (Italie)
- Andrzej Sapkowski - Le Sorceleur (Pologne)
- Terry Pratchett - Mortimer (Angleterre)
- Mikhaïl Boulgakov - Le Maître et Marguerite (Russie)
Pablo de Santis - La soif primordiale (Argentine)
-  Anders Fager - Les furies de Boras (Suède)
- Cory Doctorow - Dans la dèche au royaume enchanté (Canada)

6 novembre 2014

La nuit où le serpent fut tué - Hikaru Okuizumi

Éditeur : Acte Sud Littérature
Date de sortie : 2002

Résumé :

Akihiko, jeune et brillant professeur, s’apprête à épouser Machi, la belle bibliothécaire de son université, quand une lettre anonyme vient troubler sa sérénité. Tel un serpent venu se glisser dans son intimité, ce message remet en question la fidélité de sa bien-aimée. Inconsciemment humilié, Akihiko part comme prévu pour quelques jours de vacances dans la famille de sa future femme, mais rien ne se passe comme il le souhaitait. Incapable d’oublier la terrible révélation, le jeune homme perd ses moyens, ne parvient plus à honorer sa belle et dérive vers l’angoisse, la suspicion et la paranoïa.
Telle une spirale de suspense et d’angoisse, ce livre magistralement mené met en scène l’impuissance, l’érotisme, le fantasme, l’onanisme et les intrigues politiques. Sous le signe du serpent, mythologie grecque et japonaise se répondent et c’est dans une langue remarquable qu’Okuizumi fait ici une plongée dans le mythe d’Eros. 

Mon avis :
Un livre vraiment très étrange dans lequel le lecteur découvre le temps de quelques jours l'état d'esprit d'Akihiko alors qu'il rencontre pour la première fois la famille de sa future femme. Pendant le voyage, le jeune professeur se révèle incapable de satisfaire sexuellement sa partenaire, et commence alors à se poser des questions. Se rajoute à son angoisse grandissante des lettres anonymes qui détaillent les ébats amoureux qu'entretiendraient en secret son mentor et sa future femme.
Akihiko se perd dans une certaine paranoïa, en même temps que le doute grandit et s'insinue en lui tel un serpent. Non seulement il se rends compte qu'il ne connait pas vraiment la personnalité de celle qu'il aime, mais qu'il ne connait pas ou très peu l'histoire de sa famille. Il remet en question son histoire, jusqu'à être attirée par la figure forte du roman, la soeur aînée de sa future épouse.
Une lecture compliquée à expliquer, et de ce fait à aimer. L'écriture est quelques fois difficile à appréhender dans la mesure où le lecteur essaie de comprendre l'état d'esprit du jeune homme et que ses pensées finissent souvent par se perdre. On comprend le malaise induit par le mariage, la révélation de l'adultère, et la rencontre avec la belle-famille, notamment la soeur aînée, cheffe du clan. Mais toutes les digressions finissent par perdre le lecteur.
Au final, pour moi une lecture bizarre qui explore les pensées d'un homme en proie aux doutes et qui nourrit sa paranoïa. Pas très facile d'accès.

Peste - Chuck Palahniuk

Éditeur : Folio SF
Date de sortie : 2009

Résumé :


Mais qui est donc Buster Casey, alias Rant ? Dans un futur où une partie de la population est " diurne " et l'autre " nocturne " selon un couvre-feu très strict, Peste prend la forme d'une biographie orale faite de rapports contradictoires émanant de témoins qui ont connu le mystérieux Buster de près ou de loin. Garçon aux mœurs étranges, friand de morsures animales en tous genres pour certains, génial tueur en série ou répugnant individu pour d'autres, le véritable Buster Casey semble, au fil des récits, de plus en plus insaisissable et protéiforme. De quoi alimenter le mythe...

Évangile subversif et grotesque où le rire donne la réplique à l'horreur, Peste décrit un monde qui marche sur la tête, où la vie est à mourir d'ennui et la mort positive et créatrice. Chuck Palahniuk explore, encore et toujours, les tréfonds de la vie moderne et dresse le portrait en creux d'une Amérique en mal de repères.

Mon Avis :

A première vue, je m'attendais à un récit relatant l'émergence d'un virus, comment il avait décimé une partie de la population. Une histoire racontée par les survivants, la transmission, la mort... Il n'en est rien. Ce livre est plutôt l'histoire de Buster Casey, vu par ses proches, ceux qui l'ont côtoyé de près ou de loin, voire pas du tout. On assiste en fait à la naissance de la légende, avec tout ce qu'elle peut comporter de vérité ou de mythe, de on-dit.
Je ne peux pas dire que la lecture soit palpitante, un recueil de témoignages (du chauffard à l'historien, en passant par la mère ou les amis de Rant) qui nous permettent de comprendre la structure de cette société, où la population est soit diurne, soit nocturne, et ne se croise jamais selon si elle appartient à l'une ou l'autre des communautés. Les nocturnes sont pour la plupart des personnes désabusées qui passent une bonne partie du temps à organiser et faire des "nuits de crashing" dont les règles sont très clairement établies et doivent être respectées. Communauté dont Buster Casey fera partie après avoir quitter sa ville natale.
On comprend cependant au fil de la lecture que Buster Casey est beaucoup plus que le patient zéro, et que sa naissance, sa lignée contient une part de mystère qui sera peu à peu dévoilée au lecteur.
Pas exactement la lecture à laquelle je m'attendais, mais un roman plutôt agréable à lire, avec des révélations et témoignages assez surprenants. 

1 octobre 2014

Dossier Benton, une enquête de Kay Scarpetta - Patricia Cornwell

Éditeur : Le livre de Poche
Date de sortie : 2008

Résumé :

Kay Scarpetta se remet à peine de l’attaque d’un monstrueux serial killer, Jean-Baptiste Chandonne.
Le tueur vient d’être arrêté, mais le cauchemar n’est pas terminé pour autant. Car, de victime, Kay risque de se retrouver sur le banc des accusés. Qui est derrière cette machination?
Avec l’aide de Lucy et de Pete Marino, Kay découvre que tout la ramène à un passé qu’elle tente désespérément d’oublier: La mort de son amant, Benton Wesley.

Mon avis:
Je ne suis pas une grande fan de Patricia Cornwell, mais une gentille dame m'en a offert deux pour l'avoir conseillée sur des livres, je me fais donc un devoir de les lire.
Kay Scarpetta se fait attaquer chez elle par le serial-killer connu sous le pseudonyme du "Loup-Garou". Elle échappe de peu à une mort qu'elle sait être atroce, puisque c'est elle qui a pratiqué l'autopsie de certaines des victimes du tueur. Elle se réfugie alors chez l'une de ses amies pour éviter la presse et tenter de reprendre pied. Mais au fur et à mesure que l'enquête avance, elle va découvrir la vérité sur la mort de son ancien amant et va être accusée du meurtre d'une de ses connaissances, jusque là attribué au "Loup-Garou".
C'est confus, une histoire qui peine à démarrer, une héroïne qui se plaint durant les trois quart du livre, un flic qui énerve tout le monde mais qui est là tout le temps (jusqu'à la fête de Noël) et bien trop de questions soulevées qui restent sans réponse. Sans parler d'une fin beaucoup trop "happy end".
On ne sait plus qui l'on doit suivre, si l'enquête est sur Benton, Scarpetta, les Chandonne...Trop de personnages, d'affaires dans l'affaire qui n'aboutissent à rien pour finir...et bien sur rien. On a évidemment quelques révélations, mais qui ne suffisent pas à expliquer les plus de 500p de ce bouquin.
Je ne suis pas du tout convaincue par cette histoire, trop d'invraisemblances et de pistes qui sont évoquées sans que le lecteur ait le début d'une solution, d'une explication.

25 août 2014

La voleuse de livres - Markus Zusak

Éditeur : Pocket Jeunesse
Date de sortie : 2012


Résumé :
1939, EN ALLEMAGNE NAZIE. LE PAYS RETIENT SON SOUFFLE. LA MORT N'A JAMAIS ÉTÉ AUSSI OCCUPÉE ET JAMAIS ELLE NE LE SERA AUTANT.

Un roman où il est question :
d'une fillette
de mots
d'un accordéoniste
de fanatiques
d'un boxeur juif
d'un certain nombre de vols...

C'est la Mort elle-même qui raconte cette histoire. Dotée d'un humour noir, sarcastique, mais compatissant, elle est témoin de la folie des hommes. Tout semble perdu d'avance, sauf quand se distinguent des enfants rebelles et des Allemands qui n'obéissent pas aux règles...

Mon avis :
Liesel Meminger n'a pas plus de 10 ans lorsqu'accompagnée de sa mère et de son petit frère elle se rend à  Molching où attendent ses parents nourriciers. En effet, sa mère trop pauvre pour subvenir aux besoins de ses enfants n'a d'autre choix que de les confier à une famille qui pourra les nourrir, et qui en contrepartie recevra une pension. Mais durant le trajet, Werner, le petit garçon décède et c'est donc seule, et amputée d'une partie d'elle-même que Liesel entre dans la vie de Hans et Rosa Hubermann. C'est aussi pendant l'enterrement de son petit frère que Liesel commet son premier vol de livre, vol qui se révèlera déterminant tout au long de sa vie.
A travers l'histoire de cette petite fille, sa nouvelle vie au milieu de personnages touchants, émouvants ou détestables, l'auteur nous fait vivre le quotidien des allemands durant la seconde guerre mondiale. Dans cette petite ville près de Munich et Dachau, Liesel se confronte à la montée du nazisme, au culte de la personnalité, à la haine contre les juifs, mais aussi à la difficulté qu'ont ses "parents" à obtenir de la nourriture, avoir du travail et gagner de l'argent.
Elle découvre avec acharnement et plaisir le pouvoir des mots, des livres, ceux qui sont volés, offerts. Et fait partager cet amour à ceux qui en ont besoin, elle transforme la lecture en un remède contre les bombardements, la mort, la maladie...
La voleuse de Livres est une très belle lecture, pleine d'émotion et d'amour. On aime suivre Liesel dans sa vie de tous les jours et s'attacher comme elle à Hans un homme incroyable, Rudy Steiner le voisin et même Rosa (un personnage très complexe). Mais Liesel fait la connaissance de beaucoup d'autres personnes qui ont toutes leur propre histoire, souvent douloureuse, liée à la guerre évidemment, qu'elle s'emploiera à panser avec la fraîcheur et la naïveté touchante d'une enfant.
Le fait que ce soit la Mort qui raconte l'histoire ajoute encore une dimension à cette lecture puisqu'au lieu de prendre de la distance par rapport au récit, elle nous fait suivre les aventures de la fillette et de son entourage avec une certaine tendresse, et nous rend tout l'attachement qu'elle porte aux humains.
Ce livre est pour moi un petit coup de coeur!

11 août 2014

Le maître du Haut Château - Philip K. Dick

Éditeur : J'ai Lu
Date de sortie : 2001

Résumé :
En 1947 avait eu lieu la capitulation des alliés devant les forces de l'axe. Cependant que Hitler avait imposé la tyrannie nazie à l'est des Etats-Unis, l'ouest avait été attribué aux japonais.
Quelques années plus tard la vie avait repris son cours normal dans la zone occupée par les nippons. Ils avaient apporté avec eux l'usage du Yi-King, le livre des transformations du célèbre oracle chinois dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Pourtant, dans cette nouvelle civilisation une rumeur étrange vint à circuler. Un homme vivant dans un haut château, un écrivain de science-fiction, aurait écrit un ouvrage racontant la victoire des alliés en 1945... 

Mon avis :
Dans ce roman, on suit plusieurs personnages qui ne se rencontrent jamais, mais qui ont plus ou moins de liens. Childan tient une boutique pour les collectionneurs japonais, en effet, après la victoire de l'Allemagne Nazie, la culture américaine a été pratiquement effacée, et les objets témoins de cette histoire révolue constituent des oeuvres de choix pour la riche clientèle japonaise. C'est ainsi que l'on fait la connaissance de M. Tagomi, qui cherche un cadeau pour un mystérieux personnage qu'il doit rencontrer. On suit ensuite Frank, ouvrier juif qui vient de se faire licencier, son ex-femme Julianna, et bien sûr, "le suédois" qui doit collaborer avec M. Tagomi. Toutes ces personnes ont en commun les livres, le Yi King ou Livre des transformation en premier lieu, qui est un livre de divination et les aide à faire des choix, prendre des décisions ou comprendre les situations, et Le poids de la Sauterelle, qui décrit le monde tel qu'il aurait pu être si l'Allemagne avait perdue la guerre, roman interdit de par l'histoire qu'il raconte et intrigant à cause de son auteur. 
Pour être franche, je n'ai pas beaucoup apprécié "Le maître du Haut Château", et je pense que je suis passée à côté de ce que voulais me dire l'auteur. Beaucoup d'incompréhension, et j'ai trouvé les personnages très froids, dans l'introspection. Même si la projection dans un monde dirigée par les Nazis a été un peu douloureuse, j'ai trouvé l'idée intéressante, mais pour ce qui est des personnages et de leur vie, je n'ai pas réussi à être captivée. Ma lecture a été à l'image de ces hommes et femmes, cynique et détachée, j'attendais la fin.

28 juillet 2014

Enterre mon coeur à Wounded Knee - Dee Brown

Éditeur : Albin Michel
Date de sortie : 2009

Résumé :
"Plus de deux cents cultures indiennes ont été virtuellement détruites, entre le Massachusetts et la Californie, au cours de l’histoire des Etats-Unis. Il nous faut nous souvenir de ce qui s’est passé à Sand Creek ou à Wounded Knee." Jim Harrison

Largement fondé sur des documents inédits – archives militaires et gouvernementales, procès-verbaux des traités, récits de première main… –, ce document exceptionnel retrace, de 1860 à 1890, les étapes qui ont déterminé "La Conquête de l’Ouest". De la Longue Marche des Navajos au massacre de Wounded Knee, il se fait ici la chronique de la dépossession des Indiens de leurs terres, leur liberté, au nom de l’expansion américaine. Si l’Histoire a souvent été écrite du point de vue des vainqueurs, Enterre mon coeur donne la parole aux vaincus, de Cochise à Crazy Horse, de Sitting Bull à Geronimo, et compose un chant tragique et inoubliable. Publié pour la première fois en 1970 aux États-Unis, traduit dans le monde entier, où il s’est vendu à plus de six millions d’exemplaires, Enterre mon cœur à Wounded Knee est devenu un classique. La présente édition, totalement remaniée, a fait l’objet d’une nouvelle traduction.


Mon avis :
Un livre poignant dans lequel le lecteur se fait le témoin silencieux du massacre des Indiens. Où l'on voit de quoi est capable l'être humain pour la possession et l'argent, quitte à exterminer des peuples qui se voulaient pacifiques ainsi que leur nourriture (le massacre des bisons avait aussi pour but, outre la peau de l'animal, d'accélérer l'extinction des tribus). Les indiens n'étant pas considérés comme des américains, et encore moins comme des personnes (légalement), l'état américain en a profité pour prendre la plupart de leurs terres cultivables, celles sur lesquelles on pouvait trouver de l'or, ou d'autres minerais susceptible de rapporter de l'argent. De plus, nous apprenons que la corruption et les trafics juteux qui faisaient partie du fonctionnement des réserves n'encourageaient pas à l'amélioration des conditions de vie des Indiens, bien au contraire, et encore moins au respect des traités, remaniés et bafoués très allègrement par le Gouvernement.
Cette autre version de la "Conquête de l'Ouest" donne enfin la parole à tous ces Chefs indiens et à leurs peuples, à leurs guerriers, leurs femmes et leurs enfants, massacrés, volés, emmenés en esclavage pour que l'homme blanc puisse exploiter le territoire américain. Et nous fait découvrir comment les indiens ont longtemps été considérés comme des êtres sanguinaires et sans pitié, des êtres trop dangereux, à l'instar des bêtes sauvages, pour être laissés libres dans la nature. Cela dans un seul but, le vol pur et simple de leur terre natale et de ses ressources.

22 juillet 2014

La légende de Hawkmoon, L'épée de l'Aurore - Michaël Moorcock

Éditeur : Presses Pocket (Fantasy)
Date de sortie : 2005

Résumé :
Les hordes noires du Ténébreux Empire de Granbretanne ont balayé l'Europe. Seul le peuple de Kamarg a pu se réfugier dans une autre dimension grâce au pouvoir de l'antique machine du Peuple des Ombres. Dorian Hawkmoon et Huillam d'Averc partent sans hésiter pour Londra, au coeur du pays ennemi couvert de sang. Ils doivent comprendre ce que trament les savants du Roi-Empereur. Mais un grand danger les attend : la buveuse de sang, l'Epée de l'Aurore qui rend les morts à la vie...

Résumé :
La Kamarg et son peuple réfugiés dans une autre dimension, Dorian Hawkmoon, le comte Airain et tout ce petit monde sont à présent hors de portée de Méliadus, Grand Connétable de l'Ordre du loup. Mais celui-ci n'a pour autant pas abandonné l'idée d'assouvir sa vengeance, et rêve de les voir tous morts ou réduits en esclavage.
Alors que Dorian tente de tromper son ennui (comme les autres du reste), il rencontre un personnage qui lui est inconnu, comment est-il arrivé là, et est-il à la solde des Grandbretons? Une chose est sûre, ils ne sont plus en sécurité. Cet homme est arrivé jusqu'à eux grâce à la science d'un sorcier, son histoire n'a pas été prise au sérieux par les Granbretons, mais c'est sans compter la ténacité de Méliadus, qui lui, y voit un moyen de récupérer Hawkmoon, et se met donc à sa recherche.
Dorian et Huillam d'Averc se rendent alors à Londra pour savoir s'ils peuvent trouver ce sorcier avant les Granbretons, et en savoir un peu plus sur cette science du voyage entre les différentes dimensions. Au service du Bâton Runique, Hawkmoon ne pourra pas rentrer de sitôt en Kamarg, ses aventures l'entraîneront jusqu'en Amarekh où il devra récupérer (encore) un artefact.
Troisième tome de la saga des Runes, cet opus est largement meilleur que le deuxième, même si la Fantasy de Moorcock reste caricaturale. Une lecture divertissante, qui manque cependant de profondeur, les événements s'enchaînent un peu trop rapidement et laissent peu de temps au lecteur d'entrer dans l'action et de s'approprier l'histoire. Le français Huillam D'Averc ajoute cependant une note d'humour, et une fraîcheur absentes dans le tome précédent. 
Pour l'instant, cette série n'est pas pour moi la meilleure de Michaël Moorcock. Si l'on veut véritablement profiter du monde et s'imprégner de la folie granbretonne, autant faire une partie de jeu de rôle.

4 juillet 2014

Paris 1900, la ville spectacle - Petit Palais


PARIS 1900, LA VILLE SPECTACLE




Une très belle expo que je conseille vivement, non seulement pour la découverte de Paris, de l'Exposition Universelle, mais également pour le foisonnement d'oeuvres qui peuplent nos livres d'histoire, et notre inconscient collectif, et celles moins connues mais tout aussi représentatives d'une époque, d'un art de vivre.





Cette exposition essaie de nous brosser le portrait d'une ville qui entre dans une ère de modernité, avec le Métropolitain, l'électricité (la Fée), les trottoirs roulants...Une ville qui s'ouvre aux arts tels que le cinéma avec les premiers films de Georges Méliès, père des trucages, et autres déguisements, ou la photographie.









Une salle est également consacrée aux toilettes et accessoires des belles de l'époque, et vous trouverez même une petite salle contenant des photos érotiques.
Partez vite à la découverte de Paris comme vous ne l'avez jamais vu, et comme vous ne la verrez plus jamais, les pavillons de l'Exposition Universelle ayant pour la plupart été démontés.



Le voyage dans la lune - Georges Méliès

La légende de Hawkmoon, Le Dieu Fou - Michaël Moorcock

Éditeur : Presses Pocket (Fantasy)
Date de sortie : 2005

Résumé :
Le comte Airain a perdu le désir de vivre. Sa fille, la douce Ysselda, a été enlevée et livrée au Dieu fou. Dorian Hawkmoon, le fiancé de la belle, guerroie au loin contre les Granbretons. C'est pourtant lui qui, sur le chemin du retour, rencontre les adorateurs du Dieu fou. Ces gladiateurs nus, luisants et drogués, se reconnaissent à leur rire sauvage, pareil à celui de tous les damnés de l'enfer. Ils n'ont qu'un plaisir : détruire. Seul Hawkmoon pourra libérer Ysselda et anéantir le Dieu fou. Mais à quel prix ?

Mon avis :
En route pour retrouver son aimée en Kamarg, Dorian Hawkmoon apprend que celle-ci a été enlevée par le Dieu Fou. Il décide alors de partir à sa recherche. Passé la nostalgie avec le tome 1 qui est une lecture plutôt plaisante, ce tome se révèle un poil décevant. Les actions sont quelques fois tirées par les cheveux, et Hawkmoon est bien sûr toujours le héros approprié et attendu. Peut-être trop. Il rentre alors dans le cliché du héros Fantasy. Ses réactions face au Guerrier d'Or et de Jais, qui est pourtant toujours là pour apporter son aide, sont parfois incompréhensibles, voire paranoïaques (tout le monde lui en veut, et tente de lui mettre des bâtons dans les roues). Les aventures sont un peu trop simplistes, et l'histoire, bien que courte, est assez ennuyeuse.
Passage obligé si on veut lire la saga, mais à lire très vite. J'espère que le troisième tome sera, lui, à la hauteur de mes attentes.


21 mai 2014

La légende de Hawkmoon, Le joyau noir - Michaël Moorcock

Éditeur : Presses Pocket (Science-Fiction)
Date de sortie : 1988

Résumé :
Une nuit d'horreur s'abat sur Köln. Les armées du Ténébreux Empire viennent de s'emparer de la ville. Les petits garçons sont crucifiés, les petites filles pendues. On force les gens, pour sauver leur vie, à se livrer en public à des exhibitions infâmes Ils deviennent cadavres ou soldats. De toute façon, ils obéiront à la sinistre devise : " Mort à la vie. " Dorian Hawkmoon reste prostré dans sa prison. Après tout ce qu'il a enduré, il n'éprouve plus aucune émotion. Il a oublié le supplice infligé à son père, le vieux duc de Köln Une partie de son esprit est morte. Il ne désire plus rien. Alors le noir baron Meliadus, hiérarque de l'Empire, trouve un moyen de le manipuler quand même. Une machine le caresse, le pénètre, il soupire. Un objet s'incruste dans son front : le joyau Noir, souple comme la chair, irradiant une chaleur anormale. C'est une torture inédite, un piège incroyablement pervers, une malédiction inconnue qui désormais le poursuit. Jusqu'à sa mort ?


Mon avis :
Dans ce premier tome, le lecteur fait connaissance avec Dorian Hawkmoon, duc de Köln, qui en essayant de s'opposer aux armées de l'empire de Grandbretanne est fait prisonnier et ramené par le baron Méliadus dans les geôles de Londra. Alors que la survie de Dorian semble quelque peu compromise, le baron échafaude un plan visant à enlever la femme dont il est épris, Ysselda, et ainsi à profiter des connaissances militaires de son père le comte Airain. Le prisonnier va donc être mis à contribution pour exécuter ce plan, et pour garantir sa loyauté, Méliadus fait insérer sur son front une étrange pierre.
Moorcock nous décrit ici un monde envahi par la Grandbretanne, nation perverse et cruelle gouvernée par un étrange empereur, et à laquelle personne n'ose se confronter. Cet Empire Ténébreux riche de magie et de technologie fait régner la terreur et n'a pour but que l'expansion et la domination. Des héros vont pourtant se dresser contre lui dans le but de rétablir la balance.
Plus de dix ans que je n'avais pas lu de Moorcock, et je me souviens que son écriture, pourtant agréable, me laissait un sentiment bizarre, trop d'emphase, trop de descriptions qui me semblaient inutiles. Erekosë m'avait tapé sur les nerfs alors que j'étais partie de mon plein gré sur les routes avec Corum. Je dois dire que je retrouve l'incarnation du Champion Eternel, ici Dorian Hawkmoon, avec une certaine joie et je redécouvre l'œuvre de Moorcock. Sans que ce livre soit un chef-d'œuvre, il fait partie pour moi des classiques de la SF avec un univers riche et des personnages attachants.

Les voies d'Anubis - Tim Powers

Éditeur : J'ai Lu (Science-Fiction)
Date de sortie : 2003

Résumé :
Lorsque le professeur Brendan Doyle accepte de donner une conférence sur le poète anglais Coleridge, il est loin d'imaginer qu'il ne va pas tarder à le rencontrer en personne... en 1810 ! Car après avoir accepté l'offre d'un millionnaire ayant percé les mystères du voyage dans le temps, le voilà plongé dans une aventure rocambolesque traversant un Londres peuplé de bohémiens, de mendiants douteux et de sorciers terrifiants, tel ce clown macabre qui règne sur le monde souterrain. Et pour couronner le tout, Doyle ne peut revenir à son époque, à moins de déjouer les plans malfaisants des mages égyptiens qui veulent ramener leurs anciens dieux à la vie. Mais osera-t-il prendre le risque de changer le cours de l'Histoire ? 


Mon avis :
Un livre extrêmement dense au niveau de l'intrigue, beaucoup d'allers et retours dans le temps, de personnages, et il est parfois difficile de s'y retrouver parmi toutes les péripéties. En effet, Brendan Doyle, qui vient de l'année 1983, est engagé par un milliardaire, M. Darrow, en tant que spécialiste de la période et accompagnateur pour un voyage dans le Londres de 1810. Mais au cours de cette nuit, Doyle se fait kidnapper par le Dr Romany, Ka du sorcier Romanelli, lui-même serviteur d'un obscur maître issu de l'ancienne Egypte.
Il se retrouve alors ligoté et torturé, le Dr Romany essayant d'en savoir plus sur la brèche temporelle empruntée, et les connaissances de notre infortuné héros en matière de sorcellerie. Mais Brendan Doyle arrive à s'échapper, bien trop tard pour retrouver ses compagnons et revenir dans son présent. Il va ainsi faire la douloureuse expérience de la survie dans ce Londres qui lui est inconnu, sans argent et sans amis. Avec à ses trousses toute une cohorte de personnages tous plus dangereux les uns que les autres et pour seul espoir de retour un certain William Ashbless, poète dont il est le biographe.
Un très bon livre plein de rebondissements et d'actions, qui fourmille d'événements et de personnages tous reliés les uns aux autres, et il faut parfois s'accrocher pour saisir toute la trame de l'histoire. L'auteur nous livre un roman bien ficelé, qui ne laisse que très peu de temps morts au lecteur, et qui le pousse à la réflexion tant les fils de l'histoire s'entremêlent pour former une oeuvre complexe. Ce livre m'a en fait donné l'impression d'avoir lu en même temps "American Gods" et "Neverwhere" de Neil Gaiman, avec une histoire encore plus tordue et réfléchie.

18 avril 2014

Coeurs de rouille - Justine Niogret

Éditeur : Le Pré aux Clercs (Pandore)
Date de sortie : 2013

Résumé :
Des robots traqués, jadis fidèles serviteurs. Des machines brisées, un mausolée de fer dans ce qui était auparavant la cité du ciel. Et partout flotte l'odeur de chair pétrifiée, car un tueur mécanique écorche les vivants pour voler leur peau. Saxe survit en travaillant sur les golems actionnés par magie. Dresde est une automate qui n'a connu que le luxe avant que son maître l'abandonne. Tout les sépare, et pourtant ils vont partager un rêve commun : s'enfuir de la forteresse volante. Une course peut-être sans espoir : retrouver la mythique porte ouvrant sur la liberté.


Mon avis :
La magie utilisée pour la fabrication des automates est depuis longtemps un savoir perdu, et l'usine qui emploie Saxe ne donne plus que dans la réparation d'agolem, robots serviteurs tout juste bons à éviter aux riches les basses besognes. Lui, qui rêvait de fabriquer et animer ces machines, décide alors de fuir ce travail et sa vie pleine de désillusions et de frustrations pour voir le soleil. Alors qu'il pénètre dans le quartier des artistes, aujourd'hui abandonné, il est assommé par Dresde, l'un des derniers golems encore en état de marche qui attend depuis de nombreuses années le retour de son propriétaire et veille sur les maisons. Ils vont ensemble essayer de découvrir l'histoire de la ville et plonger dans les secrets enfouis par l'homme depuis des années jusqu'à trouver la porte. Mais dans l'ombre, Pue-la-Viande un effrayant golem, a pris possession des restes de la ville et se lance à la poursuite de Saxe et Dresde afin de les empêcher d'atteindre leur but, quitte à les tuer.
L'univers est assez original et ne dépareille pas des autres livres écrits par Justine Niogret. L'écriture est sombre, et le monde toujours aussi brutal et cruel et l'on est étonné de s'attacher à un personnage tel que Dresde, quasi dénué de sentiments. Malgré quelques scènes un peu confuses, "Coeurs de rouille" reste un très bon livre, fidèle à son auteure et empreint d'une certaine poésie, noire certes, mais qui nous amènera peu à peu vers la lumière. Je n'ai cependant pas réussi à retrouver ce qui m'avait tant plu dans "Mordre le bouclier", et même si c'est une lecture agréable, je conserve un sentiment mitigé.

16 avril 2014

La nostalgie de l'ange - Alice Sebold

Éditeur : Nil Editions
Date de sortie : 2003


Résumé :
Nom de famille : Salmon (saumon, comme le poisson) ; prénom : Susie. Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973... Susie est au Paradis. Elle vient d'être violée et assassinée. Or, son aventure ne fait que commencer. Depuis le Ciel, elle observe avec tendresse et ironie ceux qui restent et se déchirent autour de sa mort : son meurtrier et le policier chargé de l'enquête, sa mère qui fuit au loin ou son père anéanti, sa soeur chérie qui découvre l'amour ou encore l'adolescent avec qui Susie n'a pu qu'échanger un premier baiser...


Mon avis :
Ce n'est pas le genre de livre que je lis en général, mais après avoir vu et apprécié le film (Lovely Bones) de Peter Jackson, je me suis demandée si c'était une bonne adaptation, j'ai donc décidé de le lire. Ce roman qui flirt gentiment avec le fantastique a pour principal personnage Susie, violée et assassinée alors qu'elle rentre chez elle un soir de décembre. Celle-ci a du mal à partir et à laisser derrière elle famille, amis, et surtout une vie inachevée dans laquelle elle a à peine eu le temps de connaître les premiers émois d'une vie de femme. 
Ce livre nous offre la vision originale d'une ado de quatorze ans sur un sujet assez lourd, à savoir la perte violente d'un enfant, et du point de vue de la personne disparue. 
C'est un roman très émouvant dans lequel nous rentrons dans l'intimité d'une famille qui cherche à se reconstruire et à retrouver un équilibre, entre culpabilité et déni, toujours sous le regard ému et aimant de Susie qui aimerait parfois réconforter ou aider, mais qui reste la spectatrice silencieuse de cet éclatement où chaque membre de la famille essaie de continuer à vivre et à faire face chacun à sa manière.
J'ai beaucoup aimé ce livre en dépit de quelques passages assez durs. De plus, le fait que ce soit Susie, jeune fille délurée et à peine sortie de l'enfance, qui raconte, donne au récit un côté léger et tendre qui permet justement de ne pas tomber dans le pathos.

Ma sélection du mois #1

Pour ce mois d'avril, je vous propose quelques expositions qui m'ont tapées dans l'oeil, et que j'aimerais découvrir et vous faire découvrir si vous êtes passés à côté. Je ferai un petit commentaire si j'ai l'occasion d'y faire un tour, et n'hésitez pas à me faire savoir si vous avez aimé ou non ces expos, et pourquoi.

La première est au Musée du Quai Branly, un très bel endroit qui plus est très agréable pendant les beaux jours, et l'exposition permanente vaut également le détour :





La seconde est au Petit Palais, vous savez, l'édifice en face du Grand Palais! Cette expo me fait très envie. Il est à noter que beaucoup d'activités sont organisées autour de l'exposition (concerts, ateliers, conférences, rencontre littéraire...).





En troisième et dernière position, je propose "L'Art des Super-Héros Marvel" au musée Art Ludique. D'abord parce-que je brûle de découvrir ce musée qui est tellement beau vu de l'extérieur! Et puis, sans être une fan absolue, les super-héros font partie de ma culture, et je suis donc curieuse de connaître le contenu de cette expo.






N'hésitez pas à me faire partager vos bons plans expo pour ce mois-ci! Et bonne visite :)




27 février 2014

Même pas mort, Rois du Monde Tome 1 - Jean-Philippe Jaworski

Éditeur : Les Moutons Electriques
Date de sortie : 22 Août 2013

Résumé :
Je m’appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, fils de Belinos. Pendant la Guerre des Sangliers, mon oncle Ambigat a tué mon père. Entre beaux-frères, ce sont des choses qui arrivent. Surtout quand il s’agit de rois de tribus rivales… Ma mère, mon frère et moi, nous avons été exilés au fond du royaume biturige. Parce que nous étions de son sang, parce qu’il n’est guère glorieux de tuer des enfants, Ambigat nous a épargnés.
Là-dessus, le temps a suivi son cours. Nous avons grandi. Alors mon oncle s’est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : mon frère et moi, il nous a envoyés guerroyer contre les Ambrones. Il misait sur notre témérité et notre inexpérience, ainsi que sur la vaillance des Ambrones. Il avait raison : dès le début des combats, nous nous sommes jetés au milieu du péril. Comme prévu, je suis tombé dans un fourré de lances. Mais il est arrivé un accident. Je ne suis pas mort.

Mon avis :
Un livre très très attendu que je n'ai pas lu tout de suite après son acquisition par peur de la déception. Quand je commence, j'ai une appréhension, et s'il n'était pas à la hauteur de "Gagner la guerre"?
Mais très vite ces doutes se dissipent, et "Même pas mort" commence fort.
En effet, la mort a refusé Bellovèse, mais il ne fait plus parti du royaume des vivants non plus, il doit donc se rendre sur l'île des Vieilles et rencontrer les Gallicènes afin qu'elles lèvent l'ambigüité, ainsi l'a décrété Comrunos le grand druide.
Jaworski nous fait alors découvrir l'enfance de Bellovèse, aux côtés d'une mère rancunière et revancharde qui a du mal à accepter sa nouvelle situation d'exilée, mais qui essaie malgré tout de conserver les apparences. Durant ces années, Bellovèse et son frère apprennent à vivre au milieu des légendes et à craindre les nombreux personnages qui les peuplent, en espérant un jour devenir des guerriers dignes de ce nom. Jusqu'au jour où leur mentor, Sumarios, vient les chercher pour qu'ils puissent enfin goûter aux "joies" de la guerre et à l'univers des hommes.
Ce récit extrêmement documenté prend place dans un territoire encore morcelé par les différents peuples "barbares", où alliances et guerres de conquête se succèdent, et dans lequel superstitions et traditions magiques sont encore craintes et suivies. Un contexte historique que l'on trouve très rarement dans les livres en général, et cette originalité fait du bien, et éveille la curiosité.
Un très beau livre, qui me fait dire que la plume de Jaworski est pour moi l'une des plus belles en France actuellement.
J'ai vraiment hâte de lire la suite!

4 février 2014

Dolores Claiborne - Stephen King

Éditeur : Pocket
Date de sortie : 1998


Résumé :
A Little Tall, on ne sais toujours pas exactement ce qui s'est passé il y a trente ans, et si l'accident qui, le jour de l'éclipse, a coûté la vie au mari de Dolores Claiborne était vraiment un accident...
Aujourd'hui, la vieille dame indigne est à nouveau soupçonnée : la riche et sénile Vera Donovan, dont elle est la gouvernante depuis des décennies, vient d'être découverte morte dans sa demeure.
Seul témoin et seule héritière, Dolores fait figure de coupable idéale. Elle n'a désormais plus le choix : elle doit passer aux aveux. Raconter les étranges phobies qui habitaient sa maîtresse, se souvenir de l'horreur qu'elle a vécut il y a trente ans. Dire toute la vérité : une vérité terrifiante. 

Mon avis :
Je ne suis pas une inconditionnelle de Stephen King, faute certainement à une méconnaissance de ses livres, mais j'aime bien de temps en temps en lire un, en général un peu au hasard. C'est donc complètement au hasard que j'ai choisi ce roman, et je ne suis absolument pas déçue.
C'est un peu déroutant de ne trouver ni horreur, ni fantastique dans un King, et c'est pourtant le cas ici, où Dolores nous raconte son histoire afin d'essayer de se disculper d'un meurtre.
Dolores Claiborne a épousé un homme parce-que c'est ce qu'on fait sur son île quand on tombe enceinte, un mariage sans amour, mais qui verra naître trois enfants. Un mari alcoolique et joueur, voire violent, le manque d'argent, des histoires sordides, un emploi pas très reluisant au service d'une "garce" voilà en gros cette vie qui nous est livrée sans pudeur.
Ce témoignage est débité sans interruption, aucun chapitre, ni aucune véritable intervention d'un autre personnage ce qui donne une certaine densité au récit et enferme le lecteur dans une sorte d'intimité avec cette femme accusée de meurtre. Elle nous dévoile au cours de son monologue ses motivations, ses pensées et craintes, ainsi que les raisons qui l'ont poussées à agir tout au long de cette vie où le devoir a pris le pas sur sa vie de femme.
Un livre que j'ai vraiment apprécié, et qui m'a également beaucoup touchée. Je ne m'attendais pas du tout à ça de la part de cet auteur qui est plus connu pour être un maître du fantastique et de l'horreur mais il se révèle également être ici très doué pour créer un personnage très complexe et cerner la psychologie d'une femme dans un contexte difficile.

15 janvier 2014

Les Nains, l'intégrale - Markus Heitz

Éditeur : Bragelonne
Date de sortie : 20 Août 2010


Résumé :
Lorsque s’effondre le passage de Pierre que les Nains gardaient depuis toujours, Orcs et Ogres déferlent sur le Pays Sûr.
C’est le jeune Nain Tungdil qui donne l’alerte. Envoyé en mission par son père adoptif, le Mage Lot-Ionan, il découvre l’armée qui avance sur le pays. À la tête de cette force d’invasion, les Albes, êtres cruels et maléfiques, ont le pouvoir de ramener les morts à la vie. Tungdil n’a pas d’autre choix, s’il veut sauver Hommes, Elfes, Mages et Nains du péril imminent, que de devenir un héros. 


Mon avis :
Tungdil est un nain abandonné alors qu'il n'était qu'un bébé et recueilli et élevé par le mage Lot-Ionan. De cette éducation au milieu des Hommes, il acquiert le goût de lire et une certaine ouverture d'esprit qui lui serviront tout au long de sa quête.
Ce livre reprend les thèmes de la Fantasy "classique", à savoir un ennemi commun qui veut s'emparer du pays, la difficile alliance entre les différents peuples (toujours un défi d'amener les Hommes, les Elfes et les Nains à faire cause commune), et la quête d'un individu (en recherche d'identité) entouré de compagnons avec des compétences plus ou moins utiles. En tout cas, ça a marché sur moi, il faut dire qu'en tant qu'ancienne rôliste, j'ai un peu retrouvé l'ambiance que l'on peu avoir autour d'une table de jeu de rôles.
Certains diront que l'écriture est un peu simpliste, mais celle-ci parvient tout de même à nous transporter aux côtés des héros et à nous faire vivre l'aventure. Un petit bémol cependant concernant le héros qui est , je trouve, un peu trop enthousiaste pour tout et d'une trop grande confiance en son Dieu/Destin.
Par contre, la façon de traiter les Nains correspond exactement à l'idée que je m'en fait, et je les trouve vraiment attachants dans ce livre.
Peut-être quelques longueurs, mais cette histoire m'a emballée, et j'ai passé un très bon moment au milieu de cette petite troupe hétéroclite.

4 janvier 2014

Les Trésors de ma bibliothèque #1

J'ai décidé de vous faire découvrir quelques beaux livres qui se  cachent dans ma bibliothèque. Vous savez, ces livres que l'on aime posséder, que l'on feuillète de temps en temps mais que l'on ne lit jamais entièrement.
The Pirate Handbook de Pat Croce est le premier de ces livres que j'avais envie de présenter. Parce-que j'aime l'édition et le contenu, et qu'il nous fait un peu revivre le quotidien de ces hommes assoiffés de conquêtes, de voyages, et de butins.
On apprend comment se servir d'une dague et parer son attaque, armer un canon, et quelques règles de bases notamment concernant la répartition du butin, reconnaître les drapeaux et les bateaux.
Se trouvent également quelques recettes de boissons et autres mets que l'on peut préparer à bord et bien sûr, des anecdotes sur les plus grands pirates.

LA COUVERTURE



"We are waiting for you with pleasure, and we have powder and ball with which to receive you"
Henry Morgan

ET L'INTERIEUR !


C'est donc le livre parfait pour devenir un pirate accompli !


Edition : Chronicle Books
Date de sortie : 2011

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