30 décembre 2013

Les Guerriers du Silence - Pierre Bordage

Éditeur : J'ai Lu,  Série SF Poche
Date de sortie : 2001

Résumé :
Quelque cent mondes composent la confédération de Naflin, parmi lesquels la somptueuse Syracusa. Or, dans l'ombre de la famille régnante, les mystérieux Scaythes d'Hyponéros, venus d'un monde lointain, dotés d'inquiétants pouvoirs psychiques, trament un gigantesque complot.

Mon avis :
Tixu Oty est un employé de la C.I.L.T (Compagnie Intergalactique Long Transfert) qui à force de vivre une existence minable sur la planète Deux-Saisons, au climat humide et à la population désabusée, finit par perdre toutes illusions de voir sa condition s'améliorer. Jusqu'au jour où une Syracusaine d'une extrême beauté lui demande de lui accorder le droit d'utiliser le deremat de la Compagnie pour se rendre sur Point-Rouge, planète des exilés et autres voleurs et assassins. C'est une question de vie ou de mort. Elle n'a pas l'argent nécessaire au transfert, mais Tixu au mépris des règles de la Compagnie, et au péril de sa vie, accepte. C'est cette décision qui sera à la fois base de sa renaissance à la vie, et point de départ de l'histoire.
A partir de ce jour, Tixu n'aura de cesse de retrouver la jeune fille, dont il est tombé amoureux. Sorte de parcours initiatique, on suit les pérégrinations du héros à travers divers pays, planètes et civilisations, et confronté aux légendes, et autres croyances des peuples, souvent aidé par ses rencontres. En parallèle, les Scaythes d'Hyponéros, doués de pouvoirs redoutables et associés à Syracusa et à l'Eglise Kreuzienne prennent peu à peu le pouvoir sur la Confédération de Naflin en perpétrant de nombreux massacres, en utilisant les jeux de pouvoirs, et souvent la torture.
Ce livre est un coup de coeur, j'ai trouvé intéressant de suivre tous ces personnages, éparpillés sur les différentes planètes, et qui jouent tous un rôle important dans cette histoire qui ne fait que commencer, et dont l'auteur nous explique la naissance. J'ai regretté quelques fois la facilité avec laquelle Tixu parvient à faire ami-ami avec tel ou tel personnage, simple berger ou personnage haut placé. Mais je suppose que c'est ce qui nourrit aussi le personnage, sa naïveté, et son apparence humble, qui pourtant cachent de grandes qualités que les autres parviennent à discerner.
J'ai hâte de pouvoir lire la suite!

23 décembre 2013

La fille automate - Paolo Bacigalupi

Éditeur : J'ai Lu
Date de sortie : 2013

Résumé :
A la fin du XXIe siècle, après un krach énergétique, la calorie est devenue l'unité la plus recherchée. Anderson Lake travaille en Thaïlande pour une multinationale agroalimentaire. Il rencontre Emiko, une fille automate qui n'est pas humaine mais un être artificiel programmé pour satisfaire les désirs des hommes d'affaires de Kyoto.

Mon avis :
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire du fait que le contexte n'est pas expliqué, et que c'est donc à nous, lecteurs, de recréer une chronologie des événements, et d'essayer de comprendre avec les éléments que nous donne l'auteur, au fur et à mesure, comment on en est arrivé là. Mais je dois dire qu'une fois tous les éléments en place, j'ai vraiment apprécié cette lecture. Nous suivons les aventures de plusieurs personnages dont les actions sont liées, et ce récit à plusieurs voix donne plus de densité à l'histoire parce-qu'évidemment, les héros de notre histoire sont tous différents et représentent divers aspects de la société de cette Thaïlande. On peut dire cependant qu'ils se rejoignent tous sur un point, survivre, et servir leurs propres intérêts quitte à intriguer, trahir, voire même souffrir.
La fille automate, Emiko, est en quelque sorte le coeur de l'intrigue puisque c'est grâce/à cause d'elle que les événement s'enchaînent. Certaines scènes dans lesquelles elle apparaît sont très crues, et on comprend pourquoi elle en arrive à de telles extrémités.

Pour finir, j'ai beaucoup aimé ce livre, même si j'ai été un peu déçue de la fin. En tout cas, il ne faut pas se laisser rebuter par le début de l'histoire, parce-que la suite en vaut la peine.

8 novembre 2013

Guin Saga, 1. Le masque du léopard - Kaoru Kurimoto

Éditeur : Fleuve Noir
Date de sortie : 2006

Résumé :
Premier volume de la série Guin Saga, une épopée de fantasy japonaise devenue un véritable phénomène au Japon.
Entrez dans l'univers étrange et magique du guerrier à tête de léopard, un monde de magie et d'aventures fantastiques !
Voici les aventures du jeune prince Rémus et de sa sœur jumelle Linda. Dans des temps anciens et oubliés, ils sont les seuls survivants de leur royaume, assiégé par l'armée de Gohra. Ils sont sauvés par un étrange guerrier, un homme au masque de léopard. Amnésique, il ne se souvient que de son nom, Guin, et semble posséder une maîtrise surnaturelle au combat. Sur leur route, ils rencontrent quelques alliés dont une jeune fille issue d'un peuple singe et Isht Van, un mercenaire sans scrupule mais sympathique. Malgré la puissance de Guin, ils tombent entre les mains du comte Vanon, le seigneur qui a ordonné la massacre du royaume de Paroh et de la famille des jumeaux...

Mon avis :
Premier tome d'une saga qui compte 126 volumes mais dont la traduction française n'est disponible que pour les cinq premiers. Pour la petite histoire, je cherchais des romans de Fantasy japonaise, et visiblement, cette saga est l'une des plus représentative (que ceux qui en connaissent d'autre lèvent la main), j'ai donc voulu la découvrir, sans savoir que je ne pourrais en lire que le début.
Ce livre se lit très facilement et rapidement, et il semble que ce soit juste une introduction. Introduction des personnages principaux, quelques fois une peu caricaturaux, et mise en place de l'intrigue.
En effet, on découvre Guin, un guerrier portant "un masque" de léopard se réveillant au milieu d'une forêt peuplée d'esprits, de goules, et de bêtes toutes plus effrayantes les unes que les autres. Il est alors uniquement vêtu d'un pagne, et ses souvenirs se limitent à son nom et certains mots lui reviennent mais n'ont pour l'instant aucun sens.
Linda "la prophétesse" et Rémus sont quant à eux en fuite après la destruction de leur royaume par l'armée de Gohra. Jumeaux héritiers, ils seraient les seuls survivants du sac de leur palais.
Alors que les adolescents sont sur le point de se faire capturer, Guin vient à leur secours, et les aide à survivre dans cette forêt maudite et à échapper pour un temps à leurs poursuivants.
Au cours de ce tome, les trois individus se feront capturer, et feront de nouvelles rencontres, et découvertes. Et nous, nous en apprendrons un peu plus sur les héros et leurs secrets.
J'ai passé une bon moment, avec de belles batailles épiques, et beaucoup de bons sentiments (peut-être un peu trop?), mais au final, j'ai envie d'en connaître un peu plus, savoir ce qui se cache sous ce masque, et d'ailleurs, pourquoi ce masque?
Evidemment, ce n'est pas pour moi le coup de coeur de l'année, Guin est grand, fort, imposant, charismatique, il manie l'épée à la perfection, et est d'une rare gentillesse, c'est un héros parfait, un peu trop pour moi. J'espère d'ailleurs qu'il cache quelques sombres secrets. Linda et Rémus sont deux être graciles, l'une montrant une vivacité et une force d'esprit insoupçonnées, tandis que le second se montre faible et naïf. Et l'on a hâte de les voir évoluer et grandir au cours de ces aventures.
L'écriture est fraîche, sans fioritures ni prise de tête, je poursuivrai donc avec le tome 2, en espérant percer quelques mystères et en apprendre un peu plus sur ces personnages.

13 septembre 2013

Mordred - Justine Niogret

Éditeur : Mnémos
Date de sortie : 2013

Résumé :
La légende veut que Mordred, fruit des amours incestueuses d’Arthur et de sa sœur Morgause, soit un traître, un fou, un assassin. Mais ce que l’on appelle trahison ne serait-il pas un sacrifice ? Alité après une terrible blessure reçue lors d’une joute, Mordred rêve nuit après nuit pour échapper à la douleur. Il rêve de la douceur de son enfance enfuie, du fracas de ses premiers combats, de sa solitude au sein des chevaliers. Et de ses nombreuses heures passées auprès d’Arthur, du difficile apprentissage de son métier des armes et de l’amour filial. Jusqu’à ce que le guérisseur parvienne à le soigner de ses maux, et qu’il puisse enfin accomplir son destin.Dans sa langue forgée aux fers des batailles et polie aux songes, Justine Niogret livre un récit initiatique à la fois pudique et violent. Saluée par la critique comme l’une des voix les plus originales de la fantasy française, elle a obtenu de nombreux prix littéraires (Grand Prix de l’Imaginaire, Prix des Imaginales, Prix européen des Utopiales) pour Chien du Heaume et Mordre le bouclier.

Mon avis :
Mlle Niogret a encore frappé, de sa plume acérée et imagée, une douce violence, une douleur palpable se dégage de ce livre.
Je me suis quelque fois penchée sur la légende arthurienne, et pourtant, Mordred me reste ce grand inconnu, qui se dévoile à présent à moi au travers de ses souvenirs, ses silences, et ses épreuves.
Il nous livre les joies simples de son enfance, passée aux côtés de sa mère Morgause, à apprendre la nature, à apprécier la pluie, l'odeur et le bruit des feuilles. La solitude désirée. Et comment, avec son père, il va apprendre à devenir adulte, connaître la mort et la douleur, mais aussi les bonheurs et le devoir d'un fils. Mordred fait une sorte d'introspection, un bilan des sentiments qu'il a pu ressentir jusque-là.
Pour employer une image, je comparerai l'écriture de ce livre à de l'humidité qui infiltrerait un mur, elle s'insinue dans l'esprit petit à petit, elle pénètre le corps jusqu'à en faire presque ressentir la douleur de Mordred. Et on en ressort pas tout à fait indemne.

8 septembre 2013

Le chat dans le cercueil - Koike Mariko

Éditeur : Editions Philippe Picquier
Date de sortie : 2002

Résumé :
Trois habitants d'une même maison dans le Japon d'après-guerre vivent dans un calme apparent, ignorants d'une vérité cachée qui les pousse inexorablement vers la tragédie.
Quand la neige recouvrira de silence le jardin et le champ de blé alentour, les non-dits réveilleront ce petit démon intérieur qui appelle au meurtre. Et Lala, sphynx au blanc pelage, pourrait bien alors s'avérer le victime et la clé de ce surprenant suspense psychologique.


Mon avis :
Gôro est un trentenaire veuf, issu d'une famille de peintres renommés, et père d'une petite fille. Il engage Hariu, afin que celle-ci s'occupe de Momoko, sa petite fille seule (mais pas tout à fait), en échange d'un bon salaire, et d'un enseignement de la peinture.
Roman dans lequel l'isolement provoque des sentiments exacerbés, ou comment le meurtre devient la seule façon de dénouer les problèmes.

J'ai beaucoup aimé l"écriture de l'auteure, une description lente des personnages, l'évolution de leurs relations et de leurs sentiments jusqu'au drame, presque libérateur pour les protagonistes. Et qui advient logiquement, sans haine. J'aurais quand même aimé plus de tension, puisqu'on me le vendait comme "un surprenant suspense psychologique". Mais j'ai été surprise par la fin, qui donne encore plus de dimension aux actes des trois femmes.

12 août 2013

Paradis 05-40 - Charles Dellestable

Éditeur : J.C Lattes
Date de sortie : 2013

Résumé :
Maurice a la mémoire qui défaille. Les souvenirs se désagrègent, les mots ne répondent plus, le passé s’éteint. Alors, Maurice préfère se taire. Nathalie est auxiliaire de vie. Des rondeurs appétissantes dans une tenue d’Audrey Hepburn, elle s'apprête à devenir une criminelle. Et rien ne la fera changer d’avis. 
Entre Maurice et Nathalie, daté de 1940, un journal : celui de Diane, abeille vive et joyeuse de dix-sept ans quand Maurice, son frère, n’était qu’un petit frelon de dix ans. Dans la solitude de leur grande maison, Le Paradis, les jours s’égrènent avec la lenteur d’une drôle de guerre qui n’est pas si drôle. Le père a été mobilisé, la mère se tue à l’attendre, et les deux enfants s’ennuient, s’inventent et se racontent pour faire passer le temps… Au mois de mai, enfin, l'irruption de quatre Parisiens jetés sur la route de l'exode va chambouler l’ordre tranquille du Paradis. 

Dans les ruines de la mémoire de Maurice, comme dans les murs délabrés de la maison, se cache le souvenir d’un moment hors du temps, rayon de soleil volé à une époque grise. Ces quatre cabotins parviendront-ils à faire revivre leParadis perdu ?


Mon avis :
L'histoire émouvante d'un vieillard, qui voit sa mémoire disparaître, et qui ne veut plus user sa parole, juste écrire pour se souvenir. Et d'une auxiliaire de vie, qui tente donc de faire parler Maurice, use de stratagèmes, jusqu'à lui faire raconter par le biais d'un journal, une période de sa vie, entre guerre et frivolité. C'est l'histoire d'une famille qui, le temps d'un souffle, et grâce à quatre personnalités attachantes, amusantes et qui partagent un secret, parvient à "oublier" que c'est la guerre, et que le père est sur le front.

Une très jolie lecture donc, qui n'est pas lourde en dépit du contexte, et se lit rapidement. J'ai aimé aussi le fait que les moyens modernes de communications soient employés par les personnages de manière à faire avancer l'histoire, et dans un but de partage.


Et merci VendrediLecture pour cette découverte!

Le pays d'octobre - Ray Bradbury

Éditeur : Denoël - Collection Présence du Futur
Date de sortie : 1957

Résumé :
Le Pays d'Octobre... Ce pays de brouillard, de brume, composé essentiellement de caves, de cryptes sous les caves, de soutes à charbon, de cabinets, de mansardes, de placards et d'offices tournés à l'opposé du soleil... C'est vers cette destination multiple, fantastique et poétique que vous invite Ray Bradbury, pour découvrir les gens d'automne et leurs secrets.

"...Ce pays où l'on va toujours vers l'arrière-saison. Ce pays où les collines sont de brouillard et où les rivières sont de brumes, où les midis disparaissent vite, où l'ombre et les crépuscules s'attardent, où les minuits demeurent. Ce pays essentiellement composés de caves, de cryptes sous les caves, de soutes à charbon, de cabinets, de mansardes, de placards et d'offices tournés à l'opposé du soleil. Ce pays dont les gens sont gens d'automne, ne pensent que des pensées automnales. Dont les habitants, quand ils passent la nuit dans les avenues vides, y font un bruit qui évoque la pluie..."

Mon Avis :
Un recueil de nouvelles très inégales. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'univers de l'auteur, pourtant riche en mystères, et on peut dire que celui-ci sait composer des ambiances. Jusqu'à découvrir cette nouvelle "Le petit assassin", véritablement effrayante, il y a longtemps d'ailleurs que je n'avais pas lu un récit aussi impressionnant. Et puis la lecture a été plus facile, comme si j'avais enfin compris, ou appréhendé le monde que cherchait à me faire découvrir l'auteur. Un monde où tout est possible, mais tellement ancré dans une certaine réalité. Où les morts sont fauchés comme des épis de blés, les êtres surnaturels font des réunions de famille, et où lorsqu'on atteint une certaine température, on peut s'attendre à avoir des envies de meurtres.


Merci au club "Présence d'esprits" de m'avoir permis de gagner ce livre lors de la loterie Interstellaire !

1 juillet 2013

Récit des Voyages (1577-1596) - Francis Drake

Éditeur : Cartouche
Date de sortie : 2009

Résumé :
Francis Drake a 15 ans lorsqu'il est bombardé capitaine de vaisseau. Quelques années après ces précoces responsabilités, entre 1577 et 1580, il prend la tête d'une expédition de cinq navires destinée à entreprendre un voyage autour du monde. Au cours de son périple, il pille les colonies espagnoles de l'Amérique, lance des abordages contre des bateaux portugais et espagnols, essuie des tempêtes, triomphe de mutineries, ouvre un nouveau passage au sud de la Terre de Feu, conquiert la future Californie (qu'il baptise Nouvelle Albion), explore des terres jusque-là inconnues, s'adonne au commerce des esclaves, s'enrichit beaucoup, est blessé au visage en combattant les Indiens Mapuches sur l'île de Mocha, au large du Chili... 

Bref, sa vie est une aventure qui ne semble pas devoir connaître de temps mort. Devenu une légende des mers, il est fait chevalier par la reine Elisabeth 1ére d'Angleterre à son retour, et demeure l'un des plus fabuleux flibustiers de l'histoire.

Mon avis :
Ce livre est un journal de bord, et non un roman, l'auteur n'y met donc pas les formes mais essaie de décrire, aussi fidèlement que possible, les aventures, rencontres et découvertes faites lors de ce voyage.
J'ai trouvé la première partie un peu ennuyeuse, c'est une description assez sommaire du voyage vers l'Amérique du Sud, passage du Cap Horn et la remontée vers le nord, en suivant les côtes. Il en profite au passage pour piller quelques villes et villages, mettre à mal la flotte espagnole, et prendre possession de la Californie.
La deuxième partie du récit , pour moi plus intéressante, relate les rencontres de l'équipage avec différents peuples, les coutumes, l'habillement. En effet, Francis Drake décide de ne pas repartir en sens inverse, mais de continuer vers l'Ouest et de rejoindre l'Angleterre par l'Océan Indien (il fera ainsi un tour du monde).
Une lecture très intéressante, mais juste une description, une sorte d'inventaire, que j'ai cependant appréciée. J'ai regretté de ne pas avoir eu lors de ma lecture un planisphère près de moi afin de pouvoir suivre l'itinéraire de la flotte de Drake.

Pour aller plus loin dans l'aventure j'ai quand même consulté la page Wikipédia de Francis Drake.

1Q84 Livres 1, 2 et 3 - Haruki Murakami

Éditeur : 10/18
Date de sortie : 2012





Résumé :
1 - Entre l'an 1984 et le monde hypnotique de 1Q84, les ombres se reflètent et se confondent. Unies par un pacte secret, les existences de Tengo et d'Aomamé sont mystérieusement nouées au seuil de deux univers, de deux ères... Une odyssée initiatique qui embrasse fantastique, thriller et roman d'amour, composant l'oeuvre la plus ambitieuse de Murakami.


2 - Le monde 1Q84 a été révélé. Miroir d'un univers à la dérive ou promesse d'un présent recomposé hors des ténèbres, il déploie ses brumes oniriques et ses deux lunes. Autour de lui, Tengo et Aomamé gravitent, voués à leur destin. Le chef-d'oeuvre de Murakami découvre la vérité humaine à la frontière des mirages.

3Sous le double scintillement de 1Q84, le temps s'accélère et les vérités se confondent. La voix du détective Ushikawa s'invite, oscillant entre révélation et menace, sur la trace d'Aomamé et Tengo. D'un reflet à l'autre, dans la clairvoyance hypnotique de ce troisième volet, le passé s'apprête à livrer son chaos au seuil d'un nouveau rêve...

Mon avis :
Curieuse de découvrir ce roman dont tout le monde parle, je me jette à corps perdu dans sa lecture, et là, la petite pointe de déception montre le bout de son nez. Des lenteurs, beaucoup de répétitions, et de passages qui me semblent superflus, cependant, la magie opère. Et bien que la lecture s'avère parfois laborieuse, je veux connaître la suite. Il faut dire que ce roman me plonge à moitié dans mon enfance. Alors je ne peux pas dire que j'ai adoré ces livres, mais Murakami arrive malgré tout à me transporter dans son imaginaire, parfois désenchanté. J'attends de connaître la fin de l'histoire pour me forger un avis complet, Tengo et Aomamé sont des personnages atypiques et touchants, tous deux en attente d'un amour véritable, et j'ai hâte de savoir ce qu'il va advenir d'eux.

Le tome 3 me tombe donc dans les mains, et lorsque je le referme, je me demande si un tome 4 est en route pour nous dévoiler quelques mystères soulevés dans les précédents tomes, ou si Haruki Murakami va nous laisser là, ivre (jusqu'à l'écoeurement) de cette histoire d'amour entre Aomamé et Tengo (il faut souligner au passage que les histoires d'amour m'ennuient, sauf exceptions).
Pas de livre 4 en prévision, je suis donc déçue, et reste sur ma faim, certes, les personnages sont intéressants, avec leurs fêlures, et leurs histoires. De plus, l'arrivée du détective ajoute une petite touche très appréciable, ce personnage moche, mais néanmoins très brillant dans son domaine aurait (à mon sens) mérité un sort plus enviable. Mais l'auteur a décidé de se focaliser sur ses personnages principaux, d'où une fin attendue, et des questions qui restent en suspens.
Et les Little People, la secte, la vieille dame...? Et bien rien, en tout cas, rien de ce que j'attendais.

10 juin 2013

L'île de Tôkyô - Natsuo Kirino

Éditeur : Seuil (Roman)
Date de sortie : 2013

Résumé :
Une vingtaine de naufragés japonais se sont réfugiés sur une île au large des Philippines. Kiyoko - la seule femme présente - y est arrivée la première, avec son mari (mais il a disparu, tombé du haut du cap Sayonara, avant même le début du livre). Bientôt une dizaine de Chinois les rejoignent, qui se révèlent aussitôt industrieux et inventifs, créant une économie de survie à partir de presque rien, là où les Japonais gaspillent leur énergie en artisanat décoratif et vaines activités. Bien qu'âgée de 46 ans déjà, Kiyoko est l'objet de toutes les convoitises, et fait figure de femme fatale car tous ses maris successifs sont assassinés.
La rivalité qui oppose les deux clans, chinois et japonais, n'est pas seulement économique... Les insulaires mènent une vie sauvage et primitive et leurs rapports se dégradent au fil du temps, tandis que parallèlement, la personnalité de Kiyoko devient de plus en plus agressive et dominante.

Une vision très cruelle de la violence des rapports humains et de la sexualité s'exprime ici, de manière intemporelle.


Mon avis :
J'ai beaucoup aimé ce livre, l'histoire est assez originale, bien que parfois, elle se rapproche un peu de la série Lost (un naufrage, une île, des personnes qui essaient de survivre...c'est difficile de ne pas voir de similitudes). Mais dans ce livre, contrairement à la série, les personnages sont traités de manière crue, certaines scènes sont assez violentes, et on sent bien la folie ambiante. Il y a beaucoup de naufragés, et parfois, j'ai eu du mal à me rappeler de certains, d'autant plus que l'auteure n'en détaille que quelques-uns, peut-être les plus importants.

On a ici comme un concentré de la société japonaise, un portrait peu flatteur dont les défauts sont exacerbés par le fait que les naufragés sont sur une île déserte, et n'ont plus à cacher leurs déviances, et à faire "bonne figure" au sein d'une société.

3 juin 2013

Les bébés de la consigne automatique - Ryû Murakami

Éditeur : Picquier Poche
Date de sortie : 1998

Résumé : 
Hashi et Kiku, deux bébés abandonnés dans une consigne de la gare, passent leur petite enfance dans un orphelinat. La recherche de leur identité les entraînera dans les bas-fonds de Tokyo, où Hashi se prostitue avant de devenir un chanteur de rock-acidulé, tandis que Kiku, champion de saut à la perche, se retrouve en prison pour matricide.
Le roman suit en parallèle les destins des deux frères, décrivant le mécanisme qui les pousse à revivre sans cesse le traumatisme de leur enfance, racontant comment ces enfants purs et attachants passent du statut de victimes à celui de bourreaux. [...] Mais les héros de Murakami, descendants de Nimier, Salinger ou Fitzgerald, ne se suicident plus, ils assassinent.




Mon avis :
Un livre vraiment étrange (je m'y attendais un peu), qui m'a mise mal à l'aise quelquefois, comme si je tombais dans un nid de sociopathes. D'être la spectatrice de la construction de deux "frères" très différents, avec un lourd passif, mais qui se rejoignent dans leur manière dissociée d'appréhender la vie, les relations avec les autres.
C'est une vision tellement cruelle, sanglante, et brutale, que même les beaux sentiments n'y résistent pas (sauf s'ils sont nés dans la douleur). Malgré toute cette débauche, on aime suivre la descente aux enfers de ces deux enfants qui ont chacun à leur manière survécu à une consigne automatique. Et qui nous laissent avec une impression de fine pellicule de graisse sur la peau…

30 mai 2013

Neverwhere - Neil Gaiman

Éditeur : J'ai Lu (Fantastique)
Date de sortie : 2011

Résumé :
Londres, un soir comme tant d'autres. Richard Mayhew découvre une jeune fille gisant sur le trottoir, l'épaule ensanglantée. Qui le supplie de ne pas l'emmener à l'hôpital... Et disparaît dès le lendemain. Pour Richard, tout dérape alors : sa fiancée le quitte, on ne le connaît plus au bureau, certains, même, ne le voient plus... Le monde à l'envers, en quelque sorte.
Car il semblerait que Londres ait un envers, la "ville d'En Bas", cité souterraine où vit un peuple d'une autre époque, invisible aux yeux du commun des mortels. Un peuple organisé, hiérarchisé, et à la tête duquel les rats jouent un rôle prépondérant.
Plus rien ne le retenant "là-haut", Richard rejoint les profondeurs... 

Prix Julia Verlanger 1999


Mon avis : 
Première plongée dans l'univers de Neil Gaiman, et ce n'est pas pour moi la révélation de l'année, mais le style est très agréable, l'univers bien travaillé, et les personnages attachants. On prend plaisir à parcourir la Londres "d'en bas" à travers les différentes stations de métro aux côtés d'un groupe de personnages loufoques. Pas mal d'humour, et de situations décalées, bref, une lecture agréable.
J'ajouterai que les méchants de l'histoire sont quand même assez terrifiants.
Il est certain que je lirai très vite un autre livre de cet auteur.

Gueule de Truie - Justine Niogret

Éditeur : Critic
Date de sortie : 2013

Résumé :
L'apocalypse a eu lieu. Pour les Pères de l’Église, elle a été causée par Dieu lui-même. Comme la Terre est morte, ils n’ont plus qu’un seul but : détruire le peu qui reste, afin de tourner une bonne fois pour toutes la page de l'humanité. À leur service, Gueule de Truie, inquisiteur. Dès le plus jeune âge, on lui a enseigné toutes les façons de prendre la vie. Caché derrière le masque qui lui vaut son nom, il trouve les poches de résistance et les extermine les unes après les autres. Un jour, pourtant, il croise la route d'une fille qui porte une boîte étrange, pleine de... pleine de quoi, d'abord ? Et pourquoi parle-t-elle si peu ? Où va-t-elle, et pourquoi prend-elle le risque de parcourir ce monde ravagé ? En lui faisant subir la question, Gueule de Truie finit par se demander si elle n’est pas liée à son propre destin, et si son rôle à lui, sa véritable mission, n'est pas de l'aider à atteindre l’objectif qu'elle s'est fixé, et peut-être même d’apprendre à vivre.


Mon avis :
Je suis une grande fan de l'écriture de Justine Niogret, et j'attendais ce nouveau roman avec impatience. D'autant plus qu'il tranchait un peu avec l'univers qu'elle nous avait fait découvrir auparavant puisque c'est un roman "post-apocalyptique" (fini le cadre moyenâgeux et les templiers... quoique).
J'ai aimé "Gueule de Truie" sans pour autant ressentir l'engouement que j'avais eu pour les deux précédents romans de Niogret. C'est un bon livre, parfois déroutant, beaucoup de questionnement, et d'introspection. Je me suis quelquefois perdue dans les méandres des pensées de Gueule de Truie.
J'avais envie de comprendre, de savoir : "Le Flache", la jeune fille et sa mystérieuse boîte… Si ce n'est une vraie réponse, au moins une ébauche. Mais je suis restée sur ma faim, et j'ai laissé Gueule de Truie partir tout seul.



"Gueule de Truie" n'est donc pas mon roman préféré de la demoiselle forgeron, mais je suis très fière de cet autographe, et d'avoir rencontrée l'un des écrivains qui portent haut, à mon sens, les couleurs de la fantasy française.

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